Carnet de Voyage - Jour 5

Une escapade éclair à Amsterdam, avant de regagner nos pénates !

 

 

Notre petit déjeuner avalé de bon matin, les yeux encore ensommeillés, nous sautons dare-dare dans le bus pour rejoindre l’aéroport de Tallinn où nous attend notre vol pour Amsterdam. Deux heures plus tard, un vaste damier de parcelles de terre délimitées par les lignes des canaux et digues se découvre à nous, depuis notre hublot.  Ce paysage nous rappelle que les Pays-Bas sont un pays de polders, avec un tiers de sa superficie situé sous le niveau de la mer.

 

Nous prenons ensuite le train pour se rapprocher de la Bibliothèque Publique d’Amsterdam, ouverte en 2007, dans un quartier en pleine réhabilitation. À la sortie de la gare, nous sommes happés par l’animation de la ville, qui charrie son flot d’humains et de deux roues. Exit le calme et la tranquillité des capitales estoniennes et finlandaises, qui paraissent bien endormies en comparaison. 

 

Peu de temps après, la Bibliothèque Publique d’Amsterdam se dévoile à nous, dans toute sa majesté, déployant ses 10 niveaux (dont 8 étages, dont un de bureaux) et ses 28 000 m² !

Si elle en impose par son gigantisme, elle n’est pas pour autant écrasante, avec sa façade légère en boiseries, verre et pierres naturelles. Réalisée par Jo Coenen, un architecte allemand spécialiste des bibliothèques, pour un budget total de 70 millions d’euros, c’est la plus grande bibliothèque publique d’Europe. Conçue comme un centre de rencontre culturelle, c’est aussi la tête de réseau d’un ensemble de 27 bibliothèques réparties sur trois villes : Amsterdam (860 000 habitants), Diemen (28 000 habitants) et Ouder-Amstel (14 000 habitants).

 

Ce réseau fondé en 1919 se dénomme l’OBA (Openbare Bibliotheek Amsterdam) et fête cette année son centenaire, comme le rappellent les totems d’expositions consacrés à son histoire et jalonnant les différents étages. Ainsi apprenons-nous que, tous les ans, un enfant est élu directeur ou directrice de l’OBA. En 2019, ce titre est porté par Lucy Ibrahim, âgée de 11 ans.

 

Mais reprenons la visite que nous réalisons en autonomie, par le début. L’amplitude des horaires d’ouverture affichés à l’entrée retient d’emblée notre attention. La médiathèque est ouverte 7 jours sur 7, de 8 H à 22 H du lundi au vendredi, et de 10 H à 22 H le week-end !

 

Le système de prêts et de retours est entièrement automatisé. Les automates de retours sont situés au rez-de-chaussée, près de la banque d’accueil, tandis que les automates de prêts sont répartis dans les étages. Si les bibliothécaires sont présents au RDC, postés derrière la banque d’accueil, leur présence se fait plus discrète dans les étages. Au rez-de-chaussée se trouvent également les réservations, en accès libre, et un vaste espace dédié aux périodiques qui se confond avec celui dédié à un café.

L’espace dévolu à la jeunesse (de 0 à 12 ans) situé au niveau -1 est particulièrement réussi, avec un mobilier et des éléments de décoration, colorés et ludiques, adaptés au jeune public. À côté d’étagères arrondies formant des espaces de lecture, qui mélangent ouvrages de fiction et documentaires, on trouve des tentes indiennes, des peluches et une maison des souris de 2m sur 3, un « Kinderlab » ainsi qu’un espace numérique avec des tablettes de jeux en libre-accès. 

Les collections pour adultes, en néerlandais, allemand, français et anglais, sont organisées par pôle thématique se déploient sur 5 niveaux : littérature (2ème étage), histoire, géographique, fonds LGBT et fonds Descartes (3ème étage), art et multimédia (4ème étage), nature et science (5ème étage) ainsi que société et politique (6ème étage). L’agencement des collections évoque celui des librairies, adoptant les principes du merchandising. On relève malgré tout la grande discrétion des éléments de signalétique : inutile d’en faire beaucoup pour être lisible. L’accent est mis sur les ouvrages à rotation rapide présentés de face et de façon aérée, sur des tables de présentation faisant office de podium. On apprend que les collections de CD, toujours existantes, ont été largement réduites et le seront encore dans les années à venir ; idem pour les DVD (et pour les collègues qui ne s’en sortent pas sur ce sujet : les films de fiction sont cotés aux premières lettres du titre du film et un pictogramme est adjoint à la cote pour indiquer le genre). Dans les allées les plus excentrées, les rayonnages sont vides : signe d’une politique documentaire qui n’hésite pas à désherber, ou espace prévu pour le développement des collections à venir ?  

Les collections physiques cohabitent avec d’autres services qui contribuent à faire de la bibliothèque un lieu de vie et de socialisation, ouvert sur le monde et facilitant les échanges. Le jour de notre visite, une partie du 6e étage est ainsi occupé par un salon de l’emploi, organisé par des associations étudiantes qui ont loué les lieux, tandis qu’au premier étage une classe de lycéens semble suivre une sorte d’atelier ou de « cours de débat ».

Les espaces de lecture s’imbriquent avec des espaces de développement, d’apprentissage et de convivialité induisant d’autres usages que la lecture de par leur mobilier et les services qui y sont proposés. On trouve ainsi un théâtre, un forum, un centre de congrès, un fablab, un studio de radio, les archives et documents de l’association LGBT, des espaces d’exposition, un café et un restaurant, mais aussi des niches pour regarder un film ou écouter de la musique.

La présence des PC disséminés dans tout le bâtiment est massive : 600 places assises sont équipées de PC. Comme à Oodi, il est possible de réserver des salles pour se réunir ou travailler en groupe, offrant un point de vue imprenable sur la ville. L’Alliance Française dispose également de son bureau d’informations au public et met à disposition du public des ressources en langue française ;  ses bureaux néerlandais sont également situés dans la bibliothèque.

 

 

À la pause déjeuner, nous optons naturellement pour le restaurant situé au 7e étage, depuis lequel nous avons une vue spectaculaire sur la ville et ses canaux. Au menu : pizzas, burgers, falafels, sandwichs ou plats asiatiques.

 

 

Une ligne architecturale axée autour de la lumière et de la transparence :

 

Grâce à d’immenses baies vitrées offrant de magnifiques perspectives sur le centre-ville d’Amsterdam, l’optimisation de la lumière naturelle est optimale dans un quartier pourtant densément bâti.

 

À cela s’ajoute un éclairage très subtil et étudié, structuré autour d’un escalator central, qui organise les volumes et fonctionne comme un puits de lumière. Des luminaires suspendus confèrent également au lieu son identité visuelle. Les étagères sont éclairées par des sources lumineuses intégrées dans le mobilier.

 

 

Moins de 6 H après avoir atterri, notre escale néerlandaise s’achève et nous reprenons la route pour, enfin, retrouver Strasbourg...

 

 

 

L’ OBA en chiffres :

 

-        1,2 millions de documents (livres, revues, CD, DVD)

 

-        174 000 utilisateurs dont 5 000 usagers par jour

 

-        3,8 millions de visiteurs par an

 

-        Une équipe de 300 agents

 

-        180 000 d’inscrits, soit 23 % de la population amstellodamoise. La moitié des adhérents bénéficie d'une adhésion gratuite

 

-        1 000 places assises dont 600 équipées de PC

 

 

 

Pour en savoir plus :

 

-        Sur la Bibliothèque publique d’Amsterdam http://www.abf.asso.fr/fichiers/file/PACA/OBA.pdf

 

-       Sur les bibliothèques aux Pays-Bas http://www.abf.asso.fr/fichiers/file/PACA/Les%20bibli%C3%A8ques%20aux%20Pays.pdf